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Le chroniqueur de La Presse Francis Vailles nous informe qu’au moins 36 des CPE et garderies de Montréal ont une politique de sélection qui inclut des critères ethniques et religieux.
Mon enfant a fréquenté l’un de ces centres, le CPE Ami Soleil, qui a une politique de privilégier l’inscription des membres de la communauté haïtienne.
Le CPE Ami-Soleil, dans l’arrondissement Rosemont–Petite-Patrie, avait été créé dans les années 1970, une garderie tenue par le Bureau de la communauté haïtienne de Montréal, un centre multiressource communautaire à but non lucratif créé en 1972. Cette garderie fait donc, depuis plus de 40 ans, partie d’un réseau d’entraide principalement animé par les membres de la diaspora haïtienne à Montréal, qui coordonne des collectes de dons et campagnes de soutien, par exemple après le séisme de 2010, collectes d’habit de neige pour familles arrivantes, etc.
À mon avis, ce centre a beaucoup plus contribué à l’intégration interculturelle qu’à la division communautariste dont se préoccuperont nombreux lecteurs et lectrices de la chronique. En fait, le CPE Ami-Soleil est justement l’une des garderies communautaires qui ont servi de modèle à la politique nationale de la petite enfance et donc, une inspiration des CPE tels qu’on les connait au Québec. Dans le contexte de l’embourgeoisement du Rosemont–Petite-Patrie et de diminution de la proportion de la diaspora haïtienne dans le quartier, je ne crois pas que des critères de sélection permettant d’assurer que les familles d’origine haïtienne puissent accéder à ces services soient particulièrement mal placés. Donc, je n’en dirais pas de même pour les autres.
Autre point, il n’y a pas de bon ou mauvais moment pour un scoop, et aussi on comprendra la préoccupation suite à ce qui a été révélé dans l’école Bedford et ailleurs, mais il est quand même regrettable que ce dossier sorte en plein durant les négociations et moyens de pression des éducatrices en garderies et CPE pour de meilleurs salaires et conditions de travail.