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Un groupe de chercheurs en études urbaines et en arts de l’UQAM (Dominic Lapointe, Guillaume Étier, Camille Lefebvre et Marie-Hélène Roch) avait publié en mai dernier, dans Le Devoir, ce texte d’opinion sur l’importance de préserver cet espace vert menacé par l’éventuelle construction d’un nouveau poste électrique en plein centre-ville de Montréal.
« Une étude plus poussée de l’activité sur place a montré que peu de gens s’y arrêtent longuement, à l’exception de personnes en situation d’itinérance munies de leurs bagages, qui utilisent le vide comme un sas de décompression, un lieu de pause à l’écart de la place Émilie-Gamelin, grouillante de vie tout à côté. Pourquoi alors s’attacher à ce lieu banal ? Peut-être précisément parce qu’il a cette qualité de vide, d’espace non investi complètement qui permet en retour de lier ensemble les lieux pleins qui peuplent le secteur. »
« […] on s’apprête à poser ici un geste qu’on jugerait impensable ailleurs, l’équivalent absurde de construire, disons, une usine dans l’axe monumental de l’opéra Garnier à Paris. »
« Souhaitons en ce sens que ce vide urbain trouve encore une fois le moyen de résister à son occupation, ou qu’il reste à tout le moins en jachère jusqu’à ce qu’un meilleur projet prolonge sa mission historique : unifier discrètement les composantes urbaines du Quartier latin. »