On a longtemps répété que le nom du Sahel vient d'un mot signifiant "rivage" en arabe, pour souligner le rôle d'interface joué par cette région. L'article montre, sources à l'appui, que ce sens est récent. En réalité, le Sahel semble avoir d'abord été un toponyme employé localement et désignant une région de l'ouest du Sahara, avant de connaître un basculement géographique sous la plume des fonctionnaires coloniaux français.

Pour traquer les combattants djihadistes ou les rebelles indépendantistes, les juntes au pouvoir au Mali, au Burkina Faso et au Niger ont considérablement renforcé leurs moyens aériens avec l’aide de leurs partenaires étrangers à Ankara et Moscou.

’Afrique subsaharienne est-elle en train de mettre un terme définitif à sa dépendance envers le reste du monde ? Les récents coups d’État au Mali, au Burkina Faso et au Niger sont-ils prémisses d'une troisième voie, entre panafricanisme et néolibéralisme ? C’est la thèse de Kako Nubukpo ancien ministre togolais, ancien commissaire à l’agriculture de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Il est l'auteur d’un livre récemment paru chez Odile Jacob : "L’Afrique et le reste du monde. De la dépendance à la souveraineté".

Les colons français délimitent le territoire malien, qu’ils nomment alors Soudan, à la fin du XIXe siècle, sur les vestiges d’anciennes entités politiques — les royaumes de Ségou et du Kaarta, ainsi que l’empire du Macina (1). Pour gouverner un espace aussi étendu, et dont les populations tendent à se révolter contre les envahisseurs, ils construisent une classe sociale intermédiaire, composée de « chefs traditionnels », d’interprètes ou d’informateurs servant d’auxiliaires à une administration en sous-effectif chronique. Ce qui contribue à réifier les identités, en créant les « ethnies » modernes : bambara, peule, dogon, touarègue, etc.

Numérisation disponible en ligne de cette production VHS Alain Decaux nous parle des colonies Française, agrémenté par ses propres souvenirs.